compléments

Avant, j’étais pour faire au maximum avec l’alimentation et étais un peu réticente aux compléments. Après 3 ans de formation, mon travail avec des spécialistes, ma spécialisation durant des années, la transformation de ma santé personnelle, et mon expérience auprès de centaines de clientes, mon point de vue a totalement changé et je suis devenue une adepte des compléments alimentaires. Cependant, les compléments alimentaires ne sont jamais anodins, et sans être formé à la nutrithérapie et micronutrition, il est difficile d’y comprendre quelque chose. Voici un guide pour comprendre pourquoi, dans quelles situations les compléments alimentaires peuvent être intéressants, et comment les choisir.

Pourquoi se complémenter ?

Dans mon domaine (santé féminine), la complémentation est devenue incontournable pour les raisons suivantes :

  • Nos sols sont appauvris et la teneur en nutriments de nos aliments est de plus en plus faible.
  • De nombreux événements internes ou externes peuvent amoindrir nos stocks de nutriments/les augmenter à des taux toxiques (stress, pilule et autres médicaments, infections chroniques…).
  • Dans un cadre thérapeutique de nutrithérapie, en plus d’un travail sur l’alimentation, des nutriments à des dosages dits thérapeutiques c’est-à-dire importants peuvent débloquer des situations et changer la vie de mes clientes. C’est d’ailleurs un protocole de compléments alimentaires ciblés et adaptés à mes besoins biochimiques bien particuliers qui a chez moi changé la donne.

Pour moi, les compléments alimentaires sont donc de merveilleux outils. Ceci dit, quelques mises en garde :

  • Une complémentation même adaptée ne remplacera jamais une base alimentaire saine et un lifestyle sain.
  • S’auto-complémenter sans savoir ce qui peut réellement nous être utile et adapté peut au mieux nous faire dépenser de l’argent pour rien, et au pire être problématique pour notre santé !
  •  Tous les compléments alimentaires ne se valent pas, loin de là ! Attention à la folie des compléments en ce moment…

La forme des ingrédients

Saviez-vous qu’il y avait plusieurs formes de chaque vitamine, minéral, etc. ?

Prenons l’exemple de la vitamine B6. On peut la trouver sous différentes formes : pyridoxine, pyridoxal, pyridoxamine. La forme pyridoxal-5-phosphate est la forme active de vitamine B6, à privilégier à la pyridoxine qui est inactive et qui peut bloquer l’utilisation de la forme active.

Autre exemple : tous les compléments de magnésium ne sont pas égaux. Le magnésium dans les compléments est attaché à une molécule : citrate, glycinate, malate, L-threonate, chloride, sulfate, oxyde… Or selon la molécule à laquelle il est attaché, le magnésium n’aura pas du tout le même effet sur l’organisme. Vous pouvez ainsi vous retrouver à prendre du citrate de magnésium en pensant que ça va faire du bien à vos hormones alors que cette forme de magnésium va accélérer le transit (si vous n’êtes pas constipée ça peut surprendre) et rentre peu dans les cellules. Par ailleurs, certaines formes de magnésium seront plus absorbables que d’autres. A ce titre, l’oxyde de magnésium qui est celui que l’on voit peut-être le plus fréquemment dans les compléments (c’est le moins cher) est très peu absorbé et ne sera pas efficace pour combler une carence.

Pareil pour le fer : certaines formes causent des désagréments digestifs (sulfate), d’autres non (bisglycinate).

Choisir soi-même ses compléments alimentaires peut donc être un peu hasardeux !

Le dosage des ingrédients

Le dosage des ingrédients a TOUTE son importance car des ingrédients en quantités trop faibles n’auront pas forcément l’effet escompté (attention certaines personnes sont particulièrement réactives et réagissent à de très faibles quantités). Or sur le marché, les compléments alimentaires sous dosés sont extrêmement nombreux.

Voici quelques exemples : une cliente vient me voir pour des soucis de syndrome prémenstruel. Elle prend un complément qui contient une dose journalière d’1,6mg de vitamine B6 ce qui me parait assez faible. Pour vous donner une idée j’utilise en général (ça dépend des cas bien sûr) des doses de B6 allant de 25 à 100mg par jour pour ce type de soucis. Autre exemple, de nombreuses femmes ayant des problèmes hormonaux font des cures de magnésium à un dosage de 150mg par jour, alors que j’utilise des doses de 500-600mg par jour et ça peut aller au-delà. Dernier exemple, de très nombreux complexes type « mutlivitamines » sont très largement sous-dosés, et ce pour tous les ingrédients qu’ils contiennent ou presque ; vous pensez donc prendre un cocktails de vitamines et minéraux et c’est vrai, mais les quantités font que l’effet n’est pas nécessairement très intéressant.

A l’inverse, des doses trop élevées peuvent être toxiques ou problématiques. Par exemple, une supplémentation en vitamine B6 au-delà de 150mg par jour peut causer des dommages permanents au niveau du cerveau. Autre exemple, une complémentation long terme de zinc à un certain dosage peut générer des carences en cuivre.

Finalement, le dosage dépendra de votre profil et de ce dont vous avez besoin !

La synergie des ingrédients

D’un côté on a des compléments contenant un seul ingrédient actif, de l’autre on a des complexes de nutriments. Quel est l’idéal ? Eh bien ça dépend…

Je m’explique : de nombreux actifs isolés sont souvent moins efficaces que lorsqu’ils sont entourés d’ingrédients synergistiques, autrement dit d’ingrédients qui peuvent agir en synergie, s’aider les uns les autres pour produire l’effet escompté. C’est comme sur un terrain de football : si la vitamine B6 est seule dans son équipe, elle aura du mal à mettre un but, alors que si l’équipe est au complet (B6 + B1, B2, B3, B5, B8, B9, B12), alors l’équipe aura plus de chances de marquer. Par ailleurs, certains nutriments seuls peuvent agir de manière antagoniste vis-à-vis d’autres nutriments et ainsi causer des carences.

Ceci dit, de nombreux complexes contiennent beaucoup de nutriments qui peuvent agir en synergie mais qui sont souvent sous-dosés ce qui affecte leur efficacité.

Néanmoins, d’autres nutriments se portent parfaitement bien seuls.

Mais finalement tout dépend de ce dont vous avez besoin, vous, personnellement, par rapport à votre situation et à vos objectifs !

Les additifs

Les additifs, ce sont tous les ingrédients « non actifs » par opposition aux ingrédients actifs que sont les vitamines, minéraux, phytonutriments etc. Il s’agit des ingrédients que l’on ajoute à la formulation, autrement dit les excipients : anti-agglomérants (évitent que la poudre ne s’agrège), émulsifiants (mélangent des fluides qui ne se mélangeraient pas naturellement), épaississants, agents de charge (augmentent le volume sans changer la valeur énergétique), colorants synthétiques, édulcorants, conservateurs… et bien d’autres.

A mes yeux, l’idéal est d’opter pour des compléments qui ne contiennent pas ou peu d’excipients car ils réduisent la part des composés actifs (pour certains la part d’ingrédients actifs peut être aussi faible que 2% !) et peuvent parfois poser problème chez certaines personnes (allergie au stéarate de magnésium utilisé comme épaississant, intolérance au lactose utilisé comme édulcorant…).

Ceci dit les excipients sont parfois indispensables pour que le complément se tienne donc ce n’est pas intrinsèquement mauvais, loin de là ! Des marques très qualitatives en utilisent et je recommande souvent des produits qui en contiennent. Simplement à mes yeux les listes d’excipients à rallonge ne se justifient pas forcément.

Attention : parfois on pense avoir trouvé un complément sans excipients à tort car souvent, ils sont listés à part des ingrédients actifs et on peut passer à côté. N’hésitez pas à passer l’étiquette à la loupe !

L’individualité

Souvent on prend tel ou tel complément alimentaire parce qu’une amie nous a dit que ça avait révolutionné sa vie ou fait disparaître un symptôme. Or même si vous avez le même problème que votre amie, ce complément ne sera pas forcément adapté et efficace pour vous, car nous sommes toutes et tous biochimiquement uniques !

Oui, nous sommes faits des mêmes membres et organes, mais chez l’une, telle enzyme fonctionnera mieux que chez l’autre, telle hormone ne se comportera pas de la même façon que chez l’autre etc…

Par exemple, certaines voient leurs problèmes hormonaux (acné, SPM, endométriose ou autre) s’améliorer avec la prise du complément DIM (di-indole-methane) qui permet de favoriser le métabolisme de l’oestrogène dans le foie via un métabolite précis (2-OH). Mais d’autres femmes ayant les mêmes symptômes verront leurs soucis empirer en prenant du DIM car leur capacité à évacuer ce métabolite 2-OH est chez elles compromise. Ou alors leurs symptômes ne viennent pas d’un problème qui peut être amélioré par du DIM.

En bref, toutes les acnés, toutes les endométrioses, tous les SPM, etc etc etc ne sont pas les mêmes, n’ont pas nécessairement la même origine, et nous ne réagissons pas forcément de la même manière aux mêmes compléments. D’où l’importance de vous faire recommander des compléments adaptés à VOUS par des praticiens de santé formés à la micronutrition plutôt que de vous auto-supplémenter.

Quelles marques acheter ?

Je n’ai pas pour habitude de citer des marques dans le contenu que je publie car je recommande une multitude de marques différentes en fonction de chaque cliente et de leurs situations bien spécifiques et uniques.

Ceci dit, j’ai l’habitude de travailler avec des marques que je qualifie de « qualité praticien » par rapport à des marques plus « grand public ». Les marques « qualité praticien » sont celles que l’on ne trouve généralement pas en magasin bio ou en pharmacie, mais sur le site des marques en question. Vous n’auriez donc pas idée d’aller commander sur leur site si un praticien ne vous les avait pas recommandés. Ces marques sont souvent mieux dosées, mieux pensées pour un usage réellement thérapeutique (versus un usage plus bien-être), et contiennent des ingrédients plus spécifiques. Ces compléments sont donc souvent plus chers que les marques « grand public ».

Pour avoir accès à des compléments de « qualité praticien », n’hésitez pas à vous faire accompagner et à consulter !

Les contrindications et interactions

Les ingrédients d’un complément alimentaire peuvent interagir avec des aliments, d’autres compléments et également des médicaments. De multiples interactions et contrindications existent.

Prendre des compléments alimentaires n’est jamais anodin et il convient de vérifier s’il est sans danger de prendre un complément alimentaire avant de l’acheter.

Par exemple, certaines plantes peuvent réduire l’efficacité de la pilule, certains nutriments peuvent entrer en compétition avec des médicaments, amplifier leur effet ou carrément être dangereux combinés avec des médicaments, d’autres ne seront pas adaptés à votre physiologie unique et pourront empirer vos symptômes…

Pour chacune de mes clientes, je vérifie avec grand soin les éventuelles interactions et contrindications possibles pour m’assurer qu’il n’y a aucun danger à prendre tel ou tel complément alimentaire via des logiciels professionnels payants ultra fiables. Cela demande du temps et une expertise qui ne s’invente pas !

Conclusion

Etant donné la complexité des compléments alimentaires, vous comprendrez mon point de vue :  je vous déconseille fortement de vous auto-complémenter. Faites-vous plutôt conseiller par un professionnel de santé formé à la nutrition et à la micronutrition qui saura vous proposer un protocole adapté.