anxiété

On pense souvent l’anxiété comme étant le résultat de circonstances extérieures, de notre environnement, du travail, des deadlines, de la charge mentale… Mais saviez-vous que l’anxiété peut aussi très souvent émaner de l’intérieur ? Car oui hormones, digestion, inflammation et bien d’autres marqueurs peuvent générer de l’anxiété.

Anxiété & progestérone

L’anxiété peut perturber nos hormones. Mais saviez-vous que les hormones peuvent contribuer à l’anxiété, voire créer de l’anxiété ? C’est souvent le cas des personnes souffrant d’insuffisance de progestérone.

La progestérone n’est pas qu’une hormone sexuelle. Typiquement, elle permet d’engendrer la production du neurotransmetteur apaisant GABA. Sauf que quand il n’y a pas assez de progestérone, on n’a pas assez de GABA, et bonjour l’anxiété.

L’insuffisance de progestérone est souvent présente en cas de SPM, d’endométriose, d’aménorrhée ou cycles anovulatoires, chez certaines personnes ayant le SOPK, ou encore à mesure que l’on avance en âge, et donc forcément en périménopause et à la ménopause.

L’insuffisance de progestérone peut avoir plusieurs causes : stress/anxiété (c’est le serpent qui se mord la queue), carences nutritionnelles, sous-nutrition, ovulation de piètre qualité, absence d’ovulation, excès d’hormones androgènes, activité physique trop intense, insuffisance de cholestérol (matière première pour produire de la progestérone), de magnésium et de vitamines B (nécessaires pour produire la progestérone), infections, hypothyroïdie… la liste est longue !

Pour rétablir un taux de progestérone adéquat, encore faut-il identifier ce qui ne va pas dans cette liste non exhaustive. Mais le point de départ serait de donner la matière première pour que la progestérone soit produite, à savoir : manger suffisamment dense en micronutriments, considérer une complémentation en magnésium et vitamines B, manger suffisamment de gras animal de qualité (sans cholestérol, pas de progestérone). Pour la suite, il faut creuser avec un praticien de santé !

 

Anxiété & hormones thyroïdiennes, androgènes et prolactine

Au-delà de la progestérone, bien d’autres hormones peuvent influer sur l’anxiété. C’est le cas des hormones thyroïdiennes, des hormones androgènes et de la prolactine.

L’hypothyroïdie (l’insuffisance d’hormones thyroïdiennes), en ralentissant le métabolisme global du corps, réduit notre résilience, réduit la motivation, peut générer de l’apathie et des troubles de l’humeur… d’où souvent une certaine tristesse, déprime, fatigue qui en résultent, mais aussi souvent de l’anxiété. Sans compter que les hormones thyroïdiennes interviennent dans la régulation du système nerveux et de certains neurotransmetteurs importants pour  générer le sentiment de sérénité. Par ailleurs, l’hypothyroïdie d’Hashimoto peut se manifester par certains symptômes d’HYPERthyroïdie transitoire, dont l’agitation et par conséquent l’anxiété.

Les hormones androgènes quant à elles peuvent générer de l’anxiété quand elles sont trop basses ou trop élevées. Typiquement, trop peu de testostérone se manifeste souvent via de l’anxiété. Tandis qu’une production élevée d’hormones androgènes peut alimenter une réaction de stress physiologique engendrant de l’anxiété.

Enfin, la prolactine : quand elle est présente en excès, elle peut perturber à la fois les hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) et les hormones androgènes (hyperandrogénie) et par conséquent générer de l’anxiété.

Niveau nutrition, les solutions ne manquent pas… mais il serait bien difficile de vous dire par où commencer sans creuser plus loin. “Pourquoi telle hormone est déréglée ?” A cette question il peut y avoir tellement de réponses… c’est donc à explorer avec votre praticien de santé !

 

Anxiété et sommeil

Une seule moins bonne nuit de sommeil et toute notre physiologie doit s’adapter. Et pour cause : trop peu de sommeil = trop peu d’énergie pour tenir la journée. De ce fait, le corps va déployer une réaction physiologique de stress pour nous permettre de tenir “sur les nerfs” (à défaut d’énergie organique).

Résultat : nos glandes surrénales produisent du cortisol qui nous donne du peps mais aussi potentiellement peut nous rendre anxieux à elle seule. Le cortisol va ensuite nous donner envie de manger du sucre tout en “recrutant” du sucre dans le sang, car sucre = énergie rapide. Cela a tendance à perturber la glycémie (= taux de sucre dans le sang) qui va faire des hauts et des bas, ce qui peut se manifester par de l’anxiété.

Si les nuits trop courtes ou les insomnies sont fréquentes, alors la fatigue accumulée ne fera qu’accentuer ces réactions physiologiques, et donc qu’empirer l’anxiété… qui peut en retour rendre le sommeil difficile.

Pour casser ce cercle vicieux et retrouver à la fois le sommeil et la sérénité, niveau nutrition pensez au magnésium, à l’ashwagandha et aux plantes apaisantes (valériane, passiflore, tilleul, camomille…). Mais ces outils ne pourront jamais vous dispenser de vous coucher plus tôt, d’éviter les écrans en soirée, d’adopter une routine pour vous détendre le soir… et tous ces autres réflexes que vous avez certainement déjà entendus pour prioriser et optimiser le sommeil (désolée !). Si les problèmes de sommeil sont plus complexes, il faudra naturellement explorer la question avec votre praticien de santé.

 

Anxiété et intestins

Parfois, on a l’impression de ne pas maîtriser notre corps et nos émotions. Typiquement, il arrive souvent que rien dans les conditions extérieures ne justifient un état anxieux (tout va bien, on n’a pas de soucis, on est en vacances…) et pourtant on est terrassé d’anxiété.

Parfois, cela s’explique par la présence et surtout la prolifération de certaines “infections chroniques”, ce que j’appelle des micro organismes “indésirables”, en tout cas quand ils commencent à prendre trop de place.

C’est ce qu’on appelle plus communément une “dysbiose”, c’est-à-dire quand les communautés des micro organismes qui nous composent, notamment dans les intestins (le fameux microbiote intestinal), ne vivent pas en harmonie. Au contraire, c’est le chaos. Et l’anxiété peut en émaner.

Par exemple, les bactéries Clostridum difficile ou encore Clostridia peuvent participer à une accumulation de dopamine, générant potentiellement de l’anxiété. Ou alors les bactéries Helicobacter Pylori, Morganella spp, Klebsiella spp ou le champignon Candida peuvent produire de l’histamine qui, en excès, peut générer de l’anxiété.

Aussi, étant donné que la majorité de la sérotonine (neurotransmetteur anti anxiété) est synthétisée au niveau des intestins, on imagine bien que des déséquilibres du microbiote peuvent avoir des répercussions sur la production de sérotonine et donc sur l’anxiété.

Pourquoi ces bactéries/champignons prolifèrent en excès ? A cette question il y a de multiples réponses : s’alimenter un peu trop de ce dont ils raffolent (sucre par exemple !), système immunitaire en berne, inflammation chronique pouvant elle-même provenir de multiples causes… Le problème est toujours complexe et mérite d’être exploré avec votre praticien de santé !

 

Anxiété et inflammation

C’est quoi l’inflammation au juste ? Il s’agit d’une réaction du système immunitaire permettant de régler un problème (une coupure, une infection etc) vite et bien. C’est ce qu’il se passe sur votre peau de manière visible quand vous vous cognez : ça rougit, ça enfle, ça chauffe… c’est ce qu’il se passe quand vous avez de la fièvre… c’est ça l’inflammation ! L’inflammation sert aussi à aider certains processus naturels du corps comme les règles, l’ovulation… On en a donc besoin de cette inflammation…

Mais encore faudrait-il qu’elle reste ponctuelle et locale. Car quand elle est présente de manière chronique (tout le temps) et systémique (partout), l’inflammation peut créer ou empirer n’importe quel dérèglement, déséquilibre ou souci de santé. En bref, l’inflammation met de l’huile sur le feu !

Non seulement l’inflammation peut empirer les éventuelles dysbioses, les déséquilibres hormonaux, les soucis de sommeil ou de glycémie… contribuant tous à l’anxiété, mais en plus elle peut directement perturber le système nerveux. En tout cas, l’inflammation chronique est très souvent présente en cas d’anxiété.

Pourquoi l’inflammation devient chronique et systémique ? A cette question il y a de multiples réponses, c’est très individuel, et à explorer avec votre praticien de santé pour avoir des solutions personnalisées. Ceci dit, commencer par le commencement ne peut pas faire de mal : limiter au maximum les produits transformés (inflammatoires), manger davantage maison à partir de produits bruts, naturels, bio si possible et de qualité (anti-inflammatoires)… c’est la fameuse “alimentation anti-inflammatoire”. Sans compter privilégier le sommeil, limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens… le “mode de vie anti-inflammatoire” !

 

Anxiété & neurotransmetteurs

GABA et sérotonine sont connus pour être deux neurotransmetteurs calmants, relaxants, apportant bien-être et sérénité. Mais saviez-vous que pour être produits en quantités suffisantes, et donc pour éviter l’anxiété, de nombreuses réactions chimiques doivent avoir lieu ? Et que chaque réaction chimique doit disposer du “carburant” nécessaire (sous forme de vitamines, minéraux, acides aminés…) en quantités suffisantes ? C’est là que la nutrition peut intervenir et tout changer.

Par exemple, le neurotransmetteur GABA ne peut pas être produit sans la présence de l’acide aminé glutamine, des vitamines C et B6, du magnésium, du zinc…

La sérotonine ne peut pas être produite sans vitamines C, B3, B6, B9, calcium, fer, magnésium…

Or il est si fréquent d’avoir des carences nutritionnelles au niveau cellulaire très creusées en un ou plusieurs de ces nutriments. Il faut commencer par là pour aller mieux !

C’est là qu’on se rend compte à quel point la micronutrition joue un rôle crucial pour la santé mentale et l’anxiété (et pour tout le reste bien sûr !).

 

Anxiété & micronutrition

Je viens d’évoquer le rôle des vitamines B et du magnésium pour apaiser l’anxiété : ces nutriments sont absolument indispensables à la sécrétion de neurotransmetteurs calmants, à la production de progestérone elle-même pouvant encourager la production de ces mêmes neurotransmetteurs, le magnésium peut participer à améliorer le sommeil, et donc à éviter l’anxiété qui peut émaner d’un manque de sommeil ponctuel ou chronique…

Quand est anxieux, il peut donc être intéressant de commencer par envisager une complémentation en magnésium et vitamines B. Sauf que si c’était aussi simple que ça… on le saurait ! 

En effet, prendre du magnésium tout seul n’est souvent pas suffisant. Car pour être utilisé efficacement au niveau cellulaire, le magnésium a besoin de toute une équipe d’autres nutriments (on les appelle des cofacteurs) comme le potassium et le bore. Or il est rare que ces nutriments soient à des niveaux optimaux. 

Ensuite, il existe de nombreuses formes de magnésium à des dosages multiples. Chaque forme fera des choses bien distinctes, et on y réagit chacun différemment. Par exemple le glycinate ou bisglycinate de magnésium que j’apprécie pour sa bonne absorption/assimilation et son action “généraliste” y compris sur l’anxiété peut, dans de rares cas, générer de l’anxiété… le comble ! 

Pour parler des vitamines B, il est important de profiter de leur synergie en choisissant un complexe de vitamines B plutôt qu’une ou deux vitamines B isolées, de choisir des formes qui seront bien utilisées dans le corps et des dosages personnalisés. 

Bref, s’il faut commencer par considérer le magnésium et les vitamines B en complémentation pour apaiser l’anxiété, n’allez pas en acheter sans conseil personnalisé de votre praticien de santé spécialisé en micronutrition !

 

Pour résumer, l’anxiété est souvent multifactorielle et peut venir de l’extérieur (circonstances, stress psychologique…) et aussi souvent en même temps de l’intérieur. Cela rend le problème d’autant plus complexe, mais nous donne aussi de nombreuses pistes à explorer pour le régler !