Définition
Avec l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est le problème endocrinien le plus commun affectant les femmes en âge de procréer : il touche 1 femme sur 5 ou 1 femme sur 10 selon les études. Selon les critères de Rotterdam, le SOPK est diagnostiqué quand on a au moins 2 des 3 critères suivants :
- hormones androgènes élevées (testostérone, DHEA, DHEA-S, DHT)
- cycles menstruels irréguliers ou anovulatoires
- un certain nombre de kystes d’une certaine taille sur les ovaires.
Ainsi, si vous avez simplement des kystes sur les ovaires, vous n’avez pas de SOPK ; et si vous n’avez pas de kystes sur les ovaires, vous pouvez avoir le SOPK !
A savoir : le SOPK s’accompagne de problèmes métaboliques : résistance à l’insuline, élévation du risque de développer un diabète de type 2, ainsi que des accidents ou maladies cardiovasculaires. Le nom donné à ce syndrome porte donc à confusion et si vous voulez mon avis il devrait plutôt s’appeler « syndrome métabolique et reproductif » par exemple.
Les symptômes
- acné, souvent au niveau de la mâchoire (mais pas forcément),
- peau et cheveux gras
- perte de cheveux sur le haut du crâne, sur un modèle « masculin », comme si vous vous dirigiez progressivement vers une calvitie
- hirsutisme, c’est-à-dire pousse de poils épais et foncés à des endroits où ils ne devraient pas pousser (visage, tétons, ventre…)
- aménorrhée, règles irrégulières, anovulation ou cycles anovulatoires
- symptômes similaires à ceux du diabète de type 2 : molluscum pendulum, acanthosis nigricans, éventuellement prise de poids ou obésité…
Bref des symptômes visibles et qui font perdre toute confiance en soi.
Les 4 types de SOPK
Il existe 4 types ou « profils » de SOPK et il est important de déterminer le ou les vôtres pour adapter votre alimentation et vos compléments alimentaires. Sans quoi vous risquez d’essayer beaucoup de potentiels « remèdes » en vain.
- PROFIL SOPK n°1 : Résistance à l’insuline
Le premier profil et aussi le plus courant (il affecte 70% des femmes atteintes) est le SOPK caractérisé par la résistance à l’insuline.
Quand on mange du sucre/des glucides, ils passent dans le sang via les intestins. L’insuline est alors sécrétée pour faire redescendre le sucre dans le sang. L’insuline est en effet une hormone permettant de rediriger le sucre qui se trouve dans le sang vers les cellules pour les nourrir ou faire des stocks d’énergie, et ainsi faire redescendre le taux de sucre dans le sang à un niveau normal. Or vos cellules peuvent devenir « résistantes à l’insuline », c’est-à-dire refuser l’action de l’insuline. Résultat : le sucre dans le sang continue d’augmenter (ce qui est problématique), le pancréas secrète toujours plus d’insuline, en vain. Or l’insuline en excès stimule la production de testostérone (une hormone androgène) par les ovaires, contribuant ainsi à l’hyperandrogénisme (déclenchant acné, chute de cheveux et hirsutisme).
Les indicateurs : éventuel surpoids, prise de sang indiquant une insuline élevée et une hyperglycémie, diagnostic de pré-diabète (en plus des symptômes typiques du SOPK décrits ci-dessus).
Pour celles qui se reconnaissent dans ce profil SOPK, commencez par stabilisez votre glycémie en dormant 8h par nuit, en évitant le sucre raffiné, en évitant de grignoter, en composant des repas contenant protéines fibres et bons gras, et en faisant des activités physiques douces comme par exemple marcher 10-15 minutes après les repas.
- PROFIL SOPK n°2 : Glandes surrénales épuisées
Les glandes surrénales situées sur les reins sont notamment responsables de la production de cortisol (une hormone nous permettant de réagir au stress) et de 50% des hormones androgènes de notre corps. Dans ce profil SOPK, les femmes ont beaucoup de stress et d’anxiété et n’arrivent pas à les gérer, ce qui stimule la production d’hormones androgènes en excès, d’où les symptômes d’hyperandrogénisme : chute de cheveux sur le haut du crâne, acné, hirsutisme.
Cette situation peut aussi arriver à l’arrêt de la pilule, quand après des mois ou des années d’hormones androgènes à plat du fait de la pilule, le corps est un peu trop enthousiaste et peut en produire beaucoup trop (on appelle ça androgen rebound en anglais). Ce qui peut expliquer le fait que certaines femmes développent un SOPK à l’arrêt de la pilule alors qu’elles n’en avaient pas avant.
Pour ce type de SOPK, la réduction et la gestion du stress est CRUCIALE pour aller mieux, et doit s’accompagner d’un protocole alimentaire pour nourrir les glandes surrénales.
- PROFIL SOPK n°3 : Syndrome post pilule
Vous n’aviez aucun symptôme du SOPK avant de prendre la pilule mais dans les mois suivant l’arrêt de la pilule, ils commencent à apparaître un par un, et on finit par vous diagnostiquer un SOPK.
Si c’est votre cas, il est très probable que l’origine de votre SOPK à vous soit l’arrêt de la pilule. Ou plus précisément la prise de la pilule en premier lieu. En effet, la pilule inhibe la production d’hormones sexuelles et dérègle ainsi tout « l’écosystème » hormonal (insuline, cortisol, hormones thyroïdiennes, etc…). A l’arrêt de la pilule, comme je l’ai expliqué ci-dessus, les hormones sexuelles reprennent du service parfois avec trop d’enthousiasme et l’écosystème hormonal déréglé par des mois voire des années de pilule ne se remet pas forcément d’aplomb tout seul ou de suite. D’où l’apparition d’un SOPK chez certaines à ce moment là.
Dans ce cas-là, il faut alors mettre en place un protocole alimentaire et de compléments alimentaires visant à inhiber la production excessive d’androgènes, et visant à remettre d’aplomb les systèmes et organes abîmés par la pilule : foie, glycémie, microbiote intestinal, thyroïde et glandes surrénales notamment.
- PROFIL SOPK n°4 : Inflammation
Ou plutôt l’inflammation chronique, c’est-à-dire quand l’inflammation est là tout le temps, alors que l’inflammation est un processus censé être ponctuel.
L’inflammation chronique contribue à de nombreux dysfonctionnements (problèmes de régulation de la glycémie, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, endométriose et tellement d’autres…), mais pour en revenir au SOPK, l’inflammation chronique stimule la production de testostérone en excès par les ovaires, d’où les symptômes classiques du SOPK.
Si l’inflammation chronique est le facteur déclencheur primaire de votre SOPK, alors vous êtes susceptible d’avoir les symptômes suivants : fatigue sans raison, problèmes intestinaux type syndrome de l’intestin irritable ou ballonnements et inconforts répétés, maux de tête, douleurs articulaires, problèmes de peau chronique type eczéma ou encore psoriasis…
Si c’est votre cas, il vous faudra trouver la cause de l’inflammation chronique et régler le problème à la source. Typiquement ça peut être une intolérance alimentaire ou à l’histamine, ou bien un problème intestinal (dysbiose, parasite, SIBO, candida…) par exemple. Le protocole alimentaire et de compléments alimentaires pourra alors être élaboré en fonction du problème détecté.
Conclusion
Le SOPK est un syndrome complexe et multifactoriel, ce pourquoi il peut être difficile pour vous d’identifier votre « profil SOPK » ou de cibler l’alimentation et les nutriments à privilégier. Mon conseil : ne restez pas dans l’ombre et faites-vous aider par un praticien de santé ! En tant que nutrithérapeute, je mets mon expertise à votre service dans le cadre de consultations individuelles (détails à à décourvir ici).
Jaimerais savoir si c possible de tomber enceinte quand on a le sopk
Bonjour Caroline, oui c’est possible !
Bonjour,
Suite à l’arrêt de la pilule, j’ai eu des aménorrhéesde plus de 4 mois et c’est là que l’on m’a diagnostiqué le SOPK quelques mois après l’arrêt de la pilule que je prenais depuis 5 ans. Je précise que je n’avais aucun soucis de SOPK avant la prise de la pilule.
Si je comprends bien, c’est la pilule qui m’a provoqué le SOPK ? Si je n’avais jamais pris de pilule contraceptive, je n’aurais jamais eu de SOPK déclaré?
Bonjour Dominique, ce cas de figure est possible mais ne vous connaissant pas il me serait bien impossible de l’affirmer.
Oui, je suis tombé enceinte deux fois avec une grossesse menée à terme et un bébé un très bonne santé. Je viens tout juste d’être diagnostiquée d’un SOPK, 8 mois après la naissance de mon fils.
oui c possible je connais plein de femmes sopk avec des enfants ❤️❤️
Bonjour. J’ai 30 ans et suite à l arrêt de ma pilule minidril je souffre de chute de cheveux chronique depuis 2018.
Je n’arrive pas à savoir si cette chute est liée au SOPK qu’on m’a diagnostiquée par irm. La prise de sang est normale . Le cortisol aussi.
Par contre j’ai des douleurs fortes durant les règles et mes cycles sont longs parfois 39 jours. Selon vous suis je SOPK ?
Ma gynécologue parle de SOPK modéré. Merci beaucoup
Bonjour Sophie, il me semble vous avoir répondu sur l’article « Comprendre l’hyperandrogénie ». Dans votre commentaire vous disiez avec des ovaire polykystiques et des cycles longs, ce qui correspond a priori à un diagnostic de SOPK, auquel cas votre chute de cheveux est possiblement liée à ce syndrome. En revanche les douleurs ne sont pas un symptôme du SOPK, peut-être devriez-vous explorer la piste de l’endométriose également ?
Bonjour, j’ai des kystes aux ovaires et un taux de DHEA supérieur à la normale mais pas de problème d’acné ni d’hirsutisme, ni de prise de poids et pas de problèmes de règles irrégulières. Cependant je suis souvent énervée et très sensible. Peut-il s’agir du SOPK
Bonjour, je ne suis pas en mesure de diagnostiquer (je ne suis pas médecin). Ceci dit cela pourrait y ressembler car le SOPK est diagnostiqué quand on a au moins 2 des 3 critères suivants : hormones androgènes élevées (par exemple DHEA), un certain nombre de kystes d’une certaine taille sur les ovaires, des cycles menstruels irréguliers ou anovulatoires. Je vous encourage à en parler avec votre gynécologue.
Bonjour!
Une chute de cheveux est-elle inévitable?
Je suis atteinte du Sopk et cet aspect m’inquiètes…
Bonjour Chloé, pas forcément. Toutes les personnes atteintes du SOPK n’ont pas nécessairement tous les symptômes.
On m’a diagnostiqué un sopk suite à l’arrêt de la pilules. Du coup ma gyneco m’a remis sous pilule. Existe-t-il d’autres traitements plus « saints » que la pilule ? Si oui qui dois-je consulter ? Parce que pour ma gynéco le seul traitement possible est la pilule ?
Bonjour, la pilule masque le SOPK mais ne règle pas le SOPK, et il n’existe pas de réel traitement pour ce syndrome. Un nutrithérapeute pourra vous aider en parallèle d’un suivi gynéco/endocrino.
Wow article super intéressant, ça m’a permis de comprendre en détail « mon SOPK ». Ma question est la suivante : pourrait on se situer dans 2 profils puisque dans mon cas vu la nature de mon travail je subi bcp de stress et en même temps j’ai toujours des problèmes intestinaux surtout les ballonnements.
Merci Marion pour cet article ?
Bonjour, merci pour votre commentaire. Oui il est tout à fait possible d’avoir deux types de SOPK, c’est même assez courant.
bonjour j’ai souvent du spotting lors de mon ovulation mais je vois bien la glaire cervicale comme le blanc d’oeuf … pour les poils dernierement j’ai commencé a avoir des poils sur mon cou mais mon cycle est tjr de 28 a 30 jours. puis-je etre atteinte de SOPK ?
Bonjour, il faudrait plus d’informations pour le savoir, et par ailleurs seul un médecin pourra vous dire si vous avez le SOPK ou pas. Bonne journée !
Bonjour
Jai toujours été régulière au niveau des règles et une fois je ne l’ai est pas eu alors J’ai fais une échographie qui affichais ovaire droit à structure micro polykistique. Paniquer j’ai contacter mon médecin traitant qui ma redonner une autre exo à faire le mois d’après et là disparu plus de ovaire polykistique, cependant un bilan hormonal montre une LH inverser par apport à la fsh, et glycémie normal , je suis effectivement en surpoids , mais je ne trouve pas mon type de sopk et ai je vriament le sopk ? Si vous avez des conseils, j’ai des troubles de l’alimentation . Merci
Bonjour, j’aurais besoin de beaucoup plus d’informations pour vous aider. Par ailleurs, n’étant pas médecin je ne peux pas faire de diagnostic. Je vous invite à vous rapprocher de votre médecin et à lui poser toutes ces questions, et éventuellement à prendre rendez-vous avec un nutrithérapeute par la suite pour faire un travail en profondeur. Bonne journée !
Bonjour Marion,
Ma gyneco m’a dit que j’avais SOPK. Elle a vu plein de follicules a l’ovaire gauche. Je perds aussi mes cheveux et ils sont gras alors que avant pas du tout et peau grasse. Tout ça depuis arrêt pillule que j’ai pris pendant environ 7-8 mois. J’ai énormément de douleur a l’ovaire gauche tous les jours et seulement sur l’ovaire gauche. A l’ovaire droit il n’y a rien du tout.
Aucune prise de sang n’a été faite car rien prescrit. Je suis un peu désespéré surtout au niveau des douleurs. J’ai des règles régulières et j’ai même ovulé le mois dernier.
Je suis allée plusieurs fois aux urgences à cause des douleurs mais il m’a dit que je n’avais rien.
Je ne sais plus quoi penser et j’ai besoin d’aide.
Bonjour, merci pour votre commentaire et le partage de vos difficultés. J’aurais besoin de beaucoup plus d’informations pour pouvoir vous aider. Je vous invite à vous renseigner sur le Pack de 3 consultations (via l’onglet Services de mon site), l’unique façon de commencer un travail en consultations avec moi. Bon courage et à bientôt 🙂
Bonjour, je vous écris car j’ai un énorme doute. Je pense avoir le sopk mais là gynécologue n’a pas vu de kystes sur l’échographie, du coup, elle ne m’a pas prise au sérieux.
Mais en voyant votre article, disant qu’il ne faut pas obligatoirement avoir de kystes, je voulais savoir quels sont les tests à faire pour en avoir la certitude. (Je suis de Belgique).
Merci d’avance pour votre réponse.
Bonjour Alexiane, l’échographie ne suffit pas, il faut en plus faire une analyse sanguine des hormones androgènes et une observation des cycles menstruels. Tout est détaillé dans mon ebook SOPK ici : https://marionnutrition.podia.com/ebook-sopk Bonne journée !
Bonjour pour le type de sopk numéro 5. Ilya t’il une pilule pour calmer l’acné inflammatoire. Il peux donc avoir une imperméabilité de l’intestin qui cause l’acné inflammatoire ?.
Bonjour Virginie, certaines pilules peuvent en effet masquer l’acné (mais sans résoudre la cause), c’est à discuter avec votre dermatologue ou gynécologue. Oui la perméabilité intestinale peut contribuer à l’acné. Bonne journée !
Bonjour,
Comment savoir dans le cas N 4 quelle est la cause de l’inflammation? Parasite ou autre?
Merci de votre retour.
Belle journée
Bonjour Marine, il est difficile d’identifier les causes de l’inflammation sans travailler avec un praticien, elles peuvent être si nombreuses ! Mais le point de départ serait de réguler la glycémie qui est très souvent source d’inflammation chez les femmes SOPK. Bonne journée !
Bonjour Marion,
Merci pour votre article très éclairant.
Vers qui nous conseilleriez vous de se tourner pour entamer une discussion sur ce sujet: gynécologue? médecin généraliste? endocrinologue ? nutrithérapeuthe?
Je trouve assez difficile d’identifier la meilleure porte d’entrée pour ne pas perdre trop de temps dans les errances médicales…
Merci beaucoup 🙂
Bonjour Noémie,
Un gynécologue ou endocrinologue pourra vous accompagner sur l’éventuelle nécessité d’un traitement médical.
En parallèle, il me semble important de voir un nutrithérapeute pour l’accompagnement nutritionnel qui est complémentaire de l’approche médicale.
Bonne journée !
Bonjour!
Ma fille a un diagnostique SOPK. Cycle irréguliers , poussée d’acné, et des poils sur la ligne sous le nombril. Elle est mince, fait attention à son alimentation et fait du jogging.
Elle se plaint souvent que ses selles sont jaunâtres … y a-t-il des problèmes d’intestins qui accompagnent ce syndrome?
Merci
Bonjour Lyne, les problèmes intestinaux ne font pas partie du SOPK mais il est tout à fait possible d’avoir à la fois le SOPK et des problèmes intestinaux. Les problèmes intestinaux peuvent d’ailleurs entretenir le SOPK. Bonne journée.