fertilité

Ou plutôt devrais-je dire les causes de sous-fertilité, car dans la majorité des cas on peut renverser le problème ! Mais quand les essais bébé sont infructueux depuis longtemps sans qu’une cause soit mise en lumière par les médecins, c’est loin d’être évident car on ne sait pas quoi faire. Dans cet article je vous propose d’explorer les causes sous-jacentes de sous-fertilité que je vois le plus souvent en consultation pour vous donner des pistes à explorer.

 

Stress chronique

Nous avons deux grandes branches de notre système nerveux :
1) le système nerveux parasympathique (le “mode détente”) : enclenché quand il n’y a pas de stress, il permet au corps d’effectuer ce que j’appelle les “affaires courantes” i.e. digérer, réparer les tissus, faire en sorte qu’on soit fertile pour se reproduire, système immunitaire performant… C’est le mode dans lequel on devrait être la majorité du temps.
2) le système nerveux sympathique (le “mode urgence”) : enclenché quand il y a un stress, il modifie notre physiologie et focalise toutes nos ressources dans un seul et même but, combattre et éliminer le stress (peu importe sa nature). C’est le mode dans lequel on devrait être occasionnellement.

Ces deux branches du système nerveux ne peuvent pas être « allumées » en même temps. C’est soit l’une soit l’autre.

Tout va bien tant que le mode alerte n’est déclenché qu’occasionnellement et ponctuellement.

Le problème aujourd’hui c’est qu’on a tendance à être stressé chroniquement, donc le mode alerte est allumé en permanence… Et vous l’aurez compris, quand on est stressé, la priorité n’est pas de faire des bébés ! Et heureusement ! C’est un mécanisme protecteur qui nous permet de tout mettre en oeuvre physiologiquement parlant pour faire face à une situation qui potentiellement nous menace. Physiologiquement, votre corps est occupé à autre chose, à plus urgent.

Donc même si le stress qui nous anime est petit, sous-jacent, qu’on imagine une situation stressante sans pourtant ressentir du stress… finalement tout ça c’est du stress ! Notre corps est en mode alerte, et notre fertilité n’est pas la priorité.

Pour optimiser la fertilité, il faut donc commencer par déstresser ! Facile à dire je sais… et ce n’est pas mon expertise mais je peux vous orienter vers des pratiques et des pro de confiance : l’hypnothérapie avec @hello.hypnose ou @natsienko_hypno , l’énergétique avec @yourbodyknows.paris , la reprogrammation du système nerveux avec @camilletomat … par exemple ! Est-ce que ça vous parle ?

 

Infections chroniques

Le stress n’est pas qu’émotionnel/mental/psychologique. Ce n’est pas juste notre vie, les factures, les obligations, les relations avec untel, le travail, la charge mentale… le stress peut aussi être physiologique, c’est-à-dire émaner de ce qu’il se passe à l’intérieur du corps. Typiquement, quand il n’y a pas assez d’antioxydants pour « réparer » en quelques sortes les dommages faits aux cellules, c’est du stress. Les carences nutritionnelles, c’est du stress. Les aliments inflammatoires, c’est du stress. Une mauvaise posture, un manque de sommeil, le surpoids, la déshydratation… tout ça c’est du stress.

Sans oublier les infections chroniques, ces organismes qui peuvent proliférer en nous et nous affecter de manière “sournoise”, invisible, sous-jacente, sans qu’on s’en rende compte… tout ça c’est du stress pour notre corps ! C’est le cas des parasites, proliférations fongiques, mauvaises bactéries, virus, mycotoxines (toxines provenant des moisissures et champignons que l’on inhale si on vit dans un endroit humide par exemple)… qui sont parfois présents depuis des années, qui génèrent de l’inflammation chronique de bas grade, et qui, logiquement, sont un stress pour le corps. Difficiles à détecter, ces infections chroniques sont souvent à l’oeuvre dans les soucis de fertilité inexpliqués…

Une fois ces infections détectés et éradiquées (on peut faire tout ce travail en nutrithérapie !), le stress physiologique disparaît, et le corps peut se consacrer à nouveau à fonctionner normalement, notamment à la fertilité. Ce pourquoi des protocoles anti infections chroniques sont aussi des protocoles fertilité !

Travaillez toujours avec un praticien pour explorer ces pistes complexes !

 

Charge toxique

Au même titre que les infections chroniques, la charge toxique est une source de stress majeure pour notre corps, qui va donc privilégier la gestion de cette charge toxique à la fertilité !

La charge toxique, c’est l’accumulation de ce que notre corps considère comme des déchets : perturbateurs endocriniens, alimentation transformée, métaux lourds, pesticides, additifs, infections chroniques, médicaments… Et forcément dans un environnement “pollué”, le corps peut souffrir.

Chacun de nous a une tolérance variée à cette charge toxique : certains seront plus résilients et pourront tolérer une charge plus importante sans en souffrir, alors que d’autres peuvent développer de symptômes (dont des soucis de fertilité) alors que leur charge toxique est moindre. Et puis certaines personnes auront des mécanismes d’excrétion de cette charge toxique plus performants que d’autres. Et forcément quand l’évacuation est bouchée, la charge toxique s’accumule, ce qui n’arrange pas la situation.

Travailler à réduire l’exposition à cette charge toxique et favoriser le fonctionnement des mécanismes d’excrétion est donc un travail bénéfique pour la fertilité.

Mais attention, ne vous lancez pas dans une “détox” toute seule. Une vraie détox est beaucoup plus complexe que ce que vous pouvez lire dans des magazines ou sur certains comptes. Par ailleurs ne vous lancez pas dans une detox si vous êtes activement en essai bébé, ça peut être dangereux pour l’embryon puis le fœtus si vous tombez enceinte. Ce n’est pas anodin et tous les protocoles ne conviennent pas à tout le monde ! Travaillez toujours avec un praticien de santé !

 

Sous-nutrition

Pour être en bonne santé, il en faut des ressources : au quotidien nous “brûlons” de multiples macronutriments (glucides, protéines, lipides) et micronutriments (vitamines, minéraux etc) rien que pour être en vie et se réveiller chaque jour, faire en sorte que les réactions chimiques puissent avoir lieu… et encore plus pour être en santé optimale !

On imagine bien que pour faire un bébé, il faut encore plus de ressources : non seulement il faut que notre corps ait suffisamment de carburant pour fonctionner, mais encore faut-il fabriquer un autre être vivant et subvenir à ses besoins pendant 9 mois !

Sans compter que pendant la grossesse votre corps privilégiera toujours la santé du bébé à la vôtre, quitte à puiser profondément dans vos ressources pour donner tous les nutriments au bébé, et à vous laisser carencée (encore plus que vous ne l’étiez peut-être pré-grossesse).

En toute logique, si vous avez trop peu de ressources juste pour vous, votre corps ne va pas se lancer dans une grossesse. Il “sait” qu’il n’aura pas tous les nutriments disponibles, qu’un bébé conçu dans un tel environnement n’aurait pas les meilleures chances d’être en pleine santé. Dans cette situation, vous pouvez avoir des difficultés à tomber enceinte alors qu’il n’y a aucun problème a priori… mais en réalité votre corps a besoin de plus de ressources ! Il a faim !

Ce scénario est très fréquent : beaucoup de femmes, pour rester mince ou le devenir, ont tendance à se priver de certaines catégories d’aliments, et à ne pas manger assez. Typiquement beaucoup de femmes ont tendance à se priver de gras, or il est assez rare de tomber enceinte sans savoir suffisamment de gras à dispo pour soi déjà, et a fortiori afin d’avoir des ressources pour le bébé. Encore une fois même sans bébé à l’horizon, le corps d’une femme a besoin de BEAUCOUP pour fonctionner. Garder la ligne est une chose, mais la garder au détriment de la santé en est une autre.

Parfois, la solution peut être de manger plus, tout simplement… et je le vois très souvent en consultation : manger davantage (toujours quali, bio au max, maison etc) est parfois l’élément qui débloque la situation.

 

Carences cellulaires

J’aimerais aller plus loin que la sous-nutrition, à un niveau plus “micro” et parler de carences “cellulaires”.

Beaucoup de clientes viennent me voir avec des prises de sang évaluant leurs taux de vitamines et minéraux (folates, B12, B6, zinc, magnésium…) qui sont parfaites. Elles pensent donc n’avoir aucune carence, que tout va bien.

Sauf qu’une prise de sang est en réalité assez réducteur quand on parle de statut nutritionnel. En effet, une prise de sang ne montre qu’un « snapchot » à un instant t, or :
– la teneur en minéraux du sang peut changer d’une minute à l’autre
– le sang ne contient qu’1% du magnésium du corps, qu’1% du calcium du corps, le reste devant se trouver dans les cellules justement, dans les os… ce qui n’est pas très révélateur finalement
– les nutriments dans le sang ne servent pas à grand chose. Pour agir, ils doivent rentrer dans les cellules. Le sang est un véhicule censé délivrer les nutriments aux cellules, or on peut avoir beaucoup de zinc (par exemple) dans le sang mais le zinc ne rentre pas forcément dans les cellules (c’est très courant !).

Typiquement, ces femmes qui ont des prises de sang parfaites ont TOUJOURS des carences CELLULAIRES en micronutriments (j’utilise un test de cheveux pour les identifier). Sans aucune exception. Or les micronutriments (vitamines, minéraux), c’est le carburant de chaque réaction chimique qui a lieu chaque seconde dans notre corps. Forcément, si la cellule n’a pas assez de fuel, vous imaginez qu’on ne va pas se lancer dans la “fabrication” d’un bébé !

Travailler à identifier puis combler ces carences cellulaires est donc indispensable pour optimiser la fertilité !

 

« Hypothyroïdie cellulaire »

La fonction thyroïdienne est essentielle à la bonne tenue du cycle menstruel, à la fonction ovarienne, à l’ovulation, à la production de progestérone, à la fertilité, à l’implantation, puis pour mener une grossesse en pleine santé.

La thyroïde est donc souvent analysée quand on a des difficultés à tomber enceinte. On va faire une prise de sang pour tester la TSH (l’hormone qui part du cerveau et qui ordonne à la thyroïde de produire des hormones thyroïdiennes) et les hormones thyroïdiennes. C’est déjà une super indication (si on utilise des normes de référence de santé optimale). Mais à mes yeux il ne faut pas s’arrêter là…

… car une fois produites et relâchées dans le sang, les hormones thyroïdiennes ne servent à rien ! En effet pour exercer leurs fonctions, les hormones thyroïdiennes doivent rentrer dans les cellules, et être effectivement utilisées au niveau cellulaire. La prise de sang réalisée ne nous indique en rien ce qu’il se passe à ce niveau-là, au niveau cellulaire.

Or il est ultra courant :
1) que les hormones thyroïdiennes n’arrivent pas à bien rentrer dans les cellules, souvent à cause d’un déséquilibre entre minéraux ;
2) que les hormones thyroïdiennes soient désactivées une fois dans les cellules, souvent à cause du fait que la cellule perçoit un stress, quel qu’il soit. Dans cette situation la cellule décide de privilégier la gestion du stress cellulaire plutôt que le fonctionnement normal de la cellule et donc l’utilisation des hormones thyroïdiennes.

Dans ce cas, on parle d’ “hypothyroïdie cellulaire” : même si les hormones thyroïdiennes sont sécrétées en nombre (la thyroïde va bien), ça bloque au niveau cellulaire et les hormones thyroïdiennes ne peuvent pas agir. Par conséquent, des symptômes qu’on pourrait communément associer à une hypothyroïdie peuvent apparaître (même si la thyroïde va bien !), parmi lesquels des soucis de fertilité.

En tout cas c’est le cas de beaucoup de clientes qui viennent me voir pour des difficultés à tomber enceinte. Mon job est donc d’identifier ces scénarios et de les résoudre via des outils nutritionnels.

Pour creuser ce sujet consultez un praticien de santé !

 

« Cell danger response »

J’évoquais à l’instant le fait que nos cellules pouvaient désactiver les hormones thyroïdiennes quand elle se sentent en danger. Quand la cellule se sent en danger, on appelle ça la “cell danger response”.

Quand nous, on est stressé (ce que le cerveau interprète comme un danger), notre physiologie va changer : on va mettre les affaires courantes en pause (la digestion, la fertilité, le système immunitaire, la réparation des tissus…) afin de tout focaliser sur la gestion et l’éradication du stress.

Au niveau cellulaire, il se passe exactement la même chose : quand la cellule est stressée, les mitochondries (un des organes cellulaires) va moduler son comportement et délaisser sa fonction primaire de production d’énergie pour se focaliser sur la défense de la cellule. Cela implique une modification de ce que la cellule laisse entrer ou sortir via la membrane cellulaire, et la production de substances inflammatoires pour gérer le stress en question.

Alors pourquoi une cellule pourrait être stressée ? A cette question il y a de multiples réponses ! Le stress cellulaire ça peut tout simplement être un manque de sommeil, du stress émotionnel/psychologique, une alimentation inflammatoire… ou alors une carence nutritionnelle, une infection, une mauvaise oxygénation… ça peut être 1001 choses !

Or la fonction de chaque cellule est essentielle pour que nos organes fonctionnent correctement. Y compris nos organes reproducteurs. Donc quand la fertilité n’est pas au rendez-vous, et qu’aucune cause n’est identifiée par un parcours médical, j’investigue toujours ce qu’il se passe au niveau cellulaire !

 

Blocages émotionnels

“Ma mère/ma soeur/ma grand-mère/ma tante a eu des soucis de fertilité, ça va donc forcément me concerner.” 

“J’ai une variation du gène MTHFR, je vais donc forcément avoir des soucis pour tomber enceinte.”

“J’ai une endométriose donc avoir un bébé n’est peut-être pas possible.” 

“Mon SOPK va m’empêcher de tomber enceinte.”

Voici des phrases que j’entends souvent en consultation, et qui peuvent avoir une part de vrai car oui l’endométriose, le SOPK ou les antécédants familiaux et le capital génétique peuvent avoir un impact négatif sur la fertilité… mais tout ça n’est pas une fatalité ! Et pourtant le fait de se répéter que telle ou telle chose nous prédispose à avoir des soucis de fertilité ne peut pas nous aider car quand le mental bloque, ça peut créer des blocages physiologiques.

Typiquement, les soucis de fertilité en lien avec l’endométriose toucheraient 30 à 40% des femmes atteintes d’endométriose. C’est un chiffre significatif certes, mais la majorité des femmes avec endométriose ne rencontrent pas de soucis de fertilité. Par ailleurs si souci de fertilité il y a, alors il y a des solutions nutritionnelles et médicales pour les surmonter.

Certaines femmes SOPK n’ovulent pas, dans ce cas là forcément on ne peut pas tomber enceinte. Mais beaucoup de femmes SOPK ovulent. Et parmi les femmes qui n’ovulent pas (ou peu), il est totalement possible de rétablir une ovulation régulière et de qualité notamment avec la nutrition.

Enfin la génétique n’est pas une fatalité, les gènes ne sont pas immuables. Certes on hérite des gènes de nos parents, et certains peuvent nous prédisposer à des soucis de fertilité… mais même quand ces gènes sont présents, ils ne vont pas forcément s’exprimer ! Nous avons la possibilité d’ “allumer” ou d’ “éteindre” les gènes avec notre environnement et nos choix du quotidien : l’alimentation, le sommeil, nos relations, l’amour dans notre vie, les substances auxquelles on s’expose, l’exposition au soleil, notre hygiène de vie globale… Ainsi, ce n’est pas parce que les membres de votre famille sont touchés ou ont été concernés par des soucis de fertilité que vous le serez forcément, et quand bien même vous devriez pouvoir moduler l’expression génétique de manière favorable en prenant des habitudes au quotidien qui sont bonnes pour vous.

Ainsi, ce n’est pas parce qu’on a une variation du gène MTHFR (qui code pour une enzyme cruciale pour le cycle de méthylation, des réactions en chaîne nécessaires notamment à la fertilité) que votre destin est scellé. Avec quelques ajustements nutritionnel, on peut totalement remédier à cela !

Voici donc de nombreuses pistes assez complexes à explorer avec l’aide d’un praticien de santé !